Avant-propos : J’avais tout d’abord intitulé ce billet « Windows 10 et la confidentialité ». Cependant, en le rédigeant, je me suis rendu compte qu’il m’est impossible de dissocier les pratiques de Microsoft et celles de nos chères sociétés IT. Pour info, je ne suis ni pro, ni anti GAFAM (Google Apple FaceBook Amazon Microsoft). Je pense, ou plutôt j’espère être pragmatique. Si un service est qualitativement supérieur, je ne m’en prive pas, tout en gardant à l’esprit que toute solution dite gratuite implique nécessairement un revers de la médaille.
Comme beaucoup de blogueur, j’ai décidé de réagir à la sortie de la dernière version de l’OS de Microsoft : Windows 10. Que l’on soit pro ou anti Microsoft, une chose est sûre, cette nouvelle mouture de Windows fait couler beaucoup d’encre. En effet, beaucoup de sites spécialisés et beaucoup de blogueurs s’insurgent contre la politique de confidentialité (ou plutôt de non-confidentialité) de ce nouvel OS.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, permettez-moi d’enfoncer quelques portes ouvertes :
- Internet n’est en aucun cas un espace privé. Tout ce qui transite sur la toile est de facto public. Qu’on le veuille ou non ! Votre boite mail, votre cloud (même sur serveur auto-hébergé), vos données sur les réseaux sociaux, bref toute votre vie virtuelle et numérique est à la merci de n’importe qui à partir du moment où vos données transitent sur le web.
- Votre ordinateur, votre tablette, votre Smartphone, votre carte bleue, votre Pass de transport en commun ou que sais-je encore sont des traceurs temps réel. Ne vous leurrez pas, aujourd’hui, toute entité chez laquelle vous souscrivez un service sait où vous êtes, ce que vous faites et avec qui. Que ce soit Microsoft, Nokia, Samsung, Google, votre banque, votre FAI, votre opérateur de téléphonie mobile et j’en passe, tous ceux-là vous tracent/trackent constamment. C’est important d’en prendre conscience.
- Google, Apple, Yahoo et les autres sniffent allègrement nos moindres octets (ou plus clairement : surveillent nos moindres faits et gestes) depuis des années. Cela leur permet d’une part d’améliorer leurs produits et d’autre part, et c’est bien là l’enjeu aujourd’hui, d’améliorer leurs IAs respectives. Leur but n’a jamais été autre que celui-ci : définir un prototype de l’humain pour mieux pouvoir l’exploiter et par extension, de faire du fric sur son dos.
Mais revenons à la source de ce billet. Microsoft a décidé de sniffer toute notre activité sur Windows 10. Bien entendu, ça ne me plaît pas plus qu’à vous, je le reconnais. Mais n’y aurait-il pas une hypocrisie collective autour de cette gronde ? Le procès d’intention fait à Microsoft n’est-il pas exagéré ? Prenons le cas d’un utilisateur lambda. Que fait-il avec son ordinateur / Smartphone / Tablette ?
1. Emails
Nous sommes une majorité à utiliser une boite mail proposée soit par Microsoft (Outlook), Google (Gmail), Yahoo (Yahoo Mail) et j’en passe. De ce fait, tous les emails que nous recevons et envoyons sont bien à l’abri sur leurs serveurs respectifs. Vous en conviendrez, ils peuvent donc les lire et les utiliser quand bon leur semble. Une minorité d’entre nous, utilise soit une boite mail de leur FAI (Free, Orange, Numéricable, etc.), soit une boite mail de leur hébergeur (Gandi, OVH, Nuxit, etc.). La problématique reste identique. Remplacez simplement Microsoft, Google, Apple, etc. par Free, SFR, Orange, OVH, Gandi et j’en passe. D’autant qu’il est aujourd’hui de notoriété publique que nos FAI ont l’obligation d’installer des boîtes noires pour lutter contre le terrorisme que l’État puisse tranquillement faire ses courses dans nos données. Si vous faites partie des courageux avertis qui s’autohébergent, une fois de plus, votre FAI puise tranquillement dans vos données, à moins de ne pas envoyer et recevoir d’emails des boites des GAFAM et de chiffrer toutes vos communications de bout en bout !
2. Cloud (informatique nuagique ^^)
Aujourd’hui, toute société IT propose une solution de Cloud. Je ne vais pas m’étaler sur ce point car vous ne le savez que trop bien : toute donnée déposée sur un Cloud (Google Drive, One Drive, iCloud, etc.) est lisible par le fournisseur du service (et accessoirement, piratable à tout moment). Nos chers GAFAM poussent même le vice en annonçant clairement la couleur dans les conditions d’utilisation : ils sont copropriétaires des données stockées chez eux. Vous vous auto-hébergez ? Très bien. Cependant, si vous ne chiffrez pas les données présentes sur votre instance Owncloud (ou autres solutions de cloud personnel), une fois de plus elles sont lisibles car transitent sur ce beau réseau public qu’est Internet.
3. Store, Applications et Logiciels
Heureux possesseurs de Smartphone, vous aimez télécharger des jeux, des applications, des goodies, etc. Heureux possesseurs de tablettes, vous faites de même. Heureux possesseurs de Mac ou de PC, idem. Naturellement vous savez que la plupart des applis demandent des droits de regards sur vos données et ce, de façon totalement abusive et injustifiée pour quelques unes d’entre elles (exemple : l’App CIC). La plupart de vos applis consomment vos données tranquillement et avec votre consentement. Une fois de plus, la confidentialité n’est qu’un doux rêve avec les machines actuelles. Smartphones, Tablettes ou Ordinateurs sont, comme je le disais plus haut, de magnifiques traceurs temps réel qui pompent allègrement vos données.
4. Réseaux sociaux
Ah les réseaux sociaux… Bien qu’ayant beaucoup de difficulté à les utiliser efficacement pour ma part, ils sont de formidables outils de réseautage et de partage. Je ne vais pas m’étendre car une fois de plus vous le savez : tout ce que vous publiez, lisez, cliquez, téléchargez depuis un réseau social… bref, toutes vos actions sont récupérées par nos chers GAFAM + FAI + (accessoirement) services des États et stockées sur leurs serveurs. Confidentialité ? Je me gausse.
Vous remarquerez que ces 4 points englobent une utilisation moyenne d’Internet par la plupart des gens. Sortez vos mouchoirs, je vais vous révéler un scoop : la confidentialité n’existe pas dès lors que vous êtes connectés à Internet. Depuis des décennies, toutes les sociétés et infrastructures IT travaillent de concert pour l’avènement de ce qu’on appelle le Big Data. Le croisement des données de ces diverses infrastructures permet de tout savoir de la vie d’une personne. Ne vous en déplaise…
Vous l’aurez compris, faire le procès de Windows 10 est un peu facile. S’il faut faire un procès, il faudrait le faire à une multitude d’acteurs de nos vies numériques. Si vous souhaitez réellement ne pas diffuser vos données personnelles, ne vous connectez en aucun cas à Internet. N’utilisez pas de Smartphone, payez tout en liquide et pensez à avertir votre entourage que vous ne souhaitez pas qu’ils diffusent la moindre information sur vous. Ou vivez comme Richard Matthew Stallman. On peut le trouver extravagant, mais il a le mérite d’être en adéquation parfaite avec ses convictions.
Ne vous méprenez pas, je suis contre la politique actuelle des GAFAM. Mais vais-je pour autant cesser d’utiliser leurs services ? Malheureusement, j’en suis aujourd’hui incapable. Et ce, pour au moins deux raisons. La première est que je ne souhaite pas me couper du monde IRL et virtuel. Je trouve qu’Internet et l’informatique en général sont de superbes outils dont je ne souhaite pas me passer. La deuxième est tout simplement que comme je le disais plus haut, nous avons perdu le contrôle il y a bien longtemps. Quand bien même vous seriez extrêmement attentif, il est aujourd’hui impossible de ne rien laisser filtrer. Regardez Facebook : il semblerait qu’ils parviennent à créer des profils fantômes de personnes qui ne sont pas inscrites simplement en croisant les informations laissées par leurs familles ou leurs amis. Oui, je l’avoue, ça fait froid dans le dos.
Alors, que peut-on faire ? Je vous invite à vous protéger autant que faire se peut. D’une part, en limitant les risques : soyez responsable, ne diffusez pas n’importe quoi et surtout utilisez des mots de passe bétons ! D’autre part, sensibilisez vos amis et familles que vous ne souhaitez pas qu’ils partagent des photos, vidéos ou tout autre document sur lequel vous apparaissez. Ayez une attitude responsable et raisonnée (j’insiste). Réglez au mieux les paramètres de confidentialité de vos appareils et de vos OS. Pour Windows 10 par exemple, suivez le guide de Korben ou de la CNIL. Ah oui, évitez également de faire des sex-tapes et de les déposer sur le cloud. ^^
Vous pouvez également faire le choix d’une distribution Linux. Mais une fois de plus, si vous utilisez les services des GAFAM, votre confidentialité sera tout de même mise à mal. Vous pouvez également tendre à vous dégoogliser. Le réseau Framasoft propose plusieurs outils permettant de réduire sa dépendance aux outils de Google et par extension, aux outils de tous les GAFAM. Je ne vous cacherai pas que ça demande tout de même une certaine motivation car on ne peut nier que les services des GAFAM sont non seulement bien foutus, mais en plus ils sont utilisable « clés en main ». Alors oui, vous perdrez en praticité, mais vous gagnerez en confidentialité.
Enfin, ne sombrez pas dans la parano. Ça fait maintenant plusieurs années que nos informations sont captées, triées, revendues, sur-revendues et réutilisées. La seule différence est qu’aujourd’hui, les sociétés qui le font ne s’en cachent plus.
je suis plutôt d’accord avec cette hypocrisie de notre part….même si je joue volontiers avec ce que je laisse à des endroits et ce que je garde bien enfoui. Bref, l’essentiel est d’être toujours conscient de tout ce que l’on sème un peu partout dans ce monde numérique.
(bon, j’ai rajouté ce blog dans ma liste de lien, par la même occasion…et donc aussi dans mes RSS)
« Bref, l’essentiel est d’être toujours conscient de tout ce que l’on sème un peu partout dans ce monde numérique. »
Exactement et c’est un des buts de ce billet : faire prendre conscience aux internautes qui le liront que tout ce qui circule sur Internet comporte le risque d’être un jour rendu public. Rien que ces derniers jours, on peut s’en rendre compte avec le piratage d’Ashley Madison (http://www.numerama.com/magazine/33961-votre-femme-ou-votre-mari-etait-sur-ashley-madison-verifiez-en-un-clic.html). ^^
Déjà ça commence mal.
Dire qu’internet est un espace public c’est une chose mais tout comme l’espace pblic IRL, c’est à dire les routes etc.
Quand on t »envoie un courrier LaPoste expédie ta lettre et utilise les routes donc l’espace public pourtant c’est bien un échange privé avec un seul et unique expéditeur et destinataire. Personne n’osera prétendre que ce courrier est public.
Un courriel a les mêmes caractéristiques un expéditeur et un destinataire qui passe sur un réseau ouvert mais je ne vois pas pourquoi il serait public ?
Dés lors qu’il n’existe plus de barrière géographique et c’est accessible à tous n’enlève rien au caractère privé de la chose.
Est ce que je peux pour autant dire que mon courriel ne sera pas lu et restera privé ? probablement pas.
Est ce que nous sommes suffisamment protégé ? non plus
Il existe bien un espace privé sur le réseau Internet bien qu’il soit difficile de le protéger.
Si on utilise différents services qui ont pour business model de revendre vos données, il faut que les gens soient au courant et qu’ils comprennent les enjeux sur le court et long terme.
Internet a imposé une vision de gratuité des services (informations, messagerie, réseau sociaux, …) alors qu’il y a un coût (plutôt modeste si on en croit les calculs de Tristan Ntot).
Le problème que pose Microsoft c’est de changer de business model et ne fait pas que vendre du logiciel.
Utiliser à l’insu des utilisateurs ses données pose pb d’autant que comme je l’évoque plus haut le réseau n’est pas 100% sûr donc on peut s’attendre à des fuites de données. Le pb c’est que Windows peut récupérer l’intégralité de ma vie et pas seulement mes mails ou ma vie sur les réseaux sociaux.
Mettre au même niveau Gmail et des hébergeurs comme OVH / Gandi parce qu’ils ont la possibilité d’accéder aux données est quand même un sacré raccourci. Encore une fois le modèle économique est différent et les conséquences seraient désastreuses et je reste propriétaire de mes données donc je peux aller ailleurs (je paierai un autre service, c’est tout).
Pour se protéger, il est évident de limiter au maximum les échanges de données à ce qui est nécessaire ou sans risque.
Utiliser différents services qui ne seront pas connecté.
On peut essayer de gérer plusieurs identités numériques (même si Facebook exige l’identité réel de l’utilisateur et pas un pseudo) pour éviter les risques en cas de pb.
En règle général, ne pas utiliser de services en ligne quand on peut le faire en local (le truc le plus idiot: générer et stocker des mots de passe en ligne !). Il y a plein d’outil pour faire ça.
Restera le pb des services qui vont vous traquer avec des données qui vous proviendront d’autres utilisateurs qui ne peuvent pas s’empêcher de parler. Vous n’êtes pas lié au service mais pourtant vous existerez bien et serez revendu comme tel.
Bonjour,
Internet est un espace public. Bien entendu, il est possible de privatiser un maximum ses données. Cependant, à l’heure actuelle, les solutions (tel que le chiffrement) ne sont pas encore réellement à la portée de tout le monde. Un courrier traité par la Poste est « caché » dans une enveloppe. Il faut voir l’email comme un courrier qui serait porté sans enveloppe et donc, lisible par tous les porteurs + fouineurs à proximité. Les emails sont stockés, la plupart du temps, en clair sur les serveurs. Cependant, je suis d’accord avec vous : fondamentalement, un email devrait être privé.
Je suis également d’accord avec vous concernant le concept de gratuité. La gratuité, à mon humble avis, n’est que poudre aux yeux. C’est bien pour cela que j’écris : « (…) tout en gardant à l’esprit que toute solution dite gratuite implique nécessairement un revers de la médaille ». Cependant, la plupart des gens n’en ont pas vraiment conscience ou pire, s’en moquent. Petite parenthèse. La notion de gratuité dans le logiciel Libre est différente mais fait tout autant de dégâts. Mais j’y reviendrai dans un prochain billet. Fin de la parenthèse.
Microsoft ne pompe pas plus les données à l’insu des utilisateurs que Google (Android et Chrome OS) ou Apple (MacOS et iOS). Si vous lisez les paramètres de confidentialité et les CGU de Windows, il est clairement indiqué que Microsoft pompe nos données. Sur Windows 10, l’interface permettant de configurer les paramètres de confidentialité est, pour le coup, une des plus claire que j’ai pu voir. Tout est centralisé et compréhensible par tout un chacun. Après, la question à se poser est : la configuration des paramètres de confidentialité est-elle réellement respectée par Microsoft ? J’avoue ne pas avoir la réponse à cette question. Tout comme je ne suis pas certain que les autres GAFAM respectent réellement les réglages que l’on fait au niveau des paramètres de confidentialité. Peut-on concrètement avoir confiance en nos outils ? Vaste débat… Je ne sais pas.
Effectivement, j’ai usé d’un raccourci en mettant au même niveau les GAFAM et les hébergeurs. Mais c’est un raccourci assumé dans le sens où mon argumentation a pour but de véhiculer un message simple aux utilisateurs peu informés : partout où les données transitent, elles sont lisibles par les fournisseurs de services. Tout est une question de confiance. Bien entendu, j’ai beaucoup plus confiance en Gandi (mon hébergeur) qu’en Microsoft.
Enfin, je suis tout à fait d’accord avec vous : « Pour se protéger, il est évident de limiter au maximum les échanges de données à ce qui est nécessaire ou sans risque.
Utiliser différents services qui ne seront pas connecté.
On peut essayer de gérer plusieurs identités numériques (même si Facebook exige l’identité réel de l’utilisateur et pas un pseudo) pour éviter les risques en cas de pb.
En règle général, ne pas utiliser de services en ligne quand on peut le faire en local (le truc le plus idiot: générer et stocker des mots de passe en ligne !). Il y a plein d’outil pour faire ça.
Restera le pb des services qui vont vous traquer avec des données qui vous proviendront d’autres utilisateurs qui ne peuvent pas s’empêcher de parler. Vous n’êtes pas lié au service mais pourtant vous existerez bien et serez revendu comme tel. »
en fait, si Microsoft devenait la Poste, ca ne te dérangerait pas qu’ils ouvrent tes lettres et colis.
Tu confonds 2 faits :
1) l’etat me surveille parce qu’i le veut / il a peur
2) une entreprise commerciale faire de l’argent avec des données.
Je peux comprendre le 1) parce que je fais partie de la société civile et je suis partie prenant de l’Etat et je ne tolère pas le 2) car je n’ai aucune affiliaton avec société commerciale.
Un réseau public ne veut pas dire un réseau ouvert au public, là aussi, tu fais une grosse confusion.
« Vos pplis consomment vos données tranquillement et avec votre consentement » : tu fais des généralités sur le comportement et le fait que les gens soient d’accord. En général, ils ne sont pas d’accord et ne savent pas comment faire autrement.
Tu parles de réseaux sociaux en te gaussant qu’ils ne soient pas confidentels… je crois rêver. Remarque, peut etre y a t il des gens dans ton entourage qui pensent que FB, Instagram ou Twitter permettent la confidentalité, de quelle confidentialité parles-tu ?
Le procès de W10 est le même que celui fait à Gmail, Amazon ou FB, sauf que Windows occupe une situation monopolistique jamais vu sur les ordinateurs (bureau et portable, vente liée… etc) donc gros-gros souci à venir.
Que tu sois incapable de te passer des services de GAFAM ne regardent que toi, il ne faut pas en faire une impossibilité totale, incluant l’ensemble des internautes.
La conclusion de ton billet, faire attention et utiliser des mots de passe solides, me semble en totale décalage avec le reste du billet. La conclusion aux problèmes de la viol de nos données privées serait plutot de chercher des alternatives, non ?
Ah si tu parles de Framasoft. Un début de solution donc…
Mais comme ton billet le fait sentir, ca fait des années que c’est comme ça alors laissez tomber les gars.
Bref peu de solutions et beaucoup de défaitisme.
On peut considérer que état/gouvernement et entreprises peuvent très bien se rejoindre pour exploiter nos données. C’est ce qui est fait. Si tu laisses des données dans des entreprises, un état peut très bien venir y piocher ce dont il a besoin.
L’article s’adresse en effet en priorité à des non spécialistes comme un avertissement. Mais c’est vrai qu’on peut le trouver trop fataliste aussi… ce que je peux comprendre vu l’état de l’art pour protéger un noob.
Je viens de « percuter » que vous êtes l’auteur de BA (http://iceman75.free.fr/roman1/). J’adore ^^
J’en suis au chapitre 7 et j’ai hâte de lire la suite 🙂 Merci pour ce roman ! 🙂
Bonjour Damien,
« en fait, si Microsoft devenait la Poste, ca ne te dérangerait pas qu’ils ouvrent tes lettres et colis. »
Je n’ai jamais dit que ça ne me dérangeait pas. Je fais avec car pas le choix, c’est différent. J’ai simplement écrit que l’email ne garantissait aucune confidentialité tel qu’il est utilisé la plupart du temps (sans chiffrement ou autres protections).
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« Tu confonds 2 faits :
1) l’etat me surveille parce qu’i le veut / il a peur
2) une entreprise commerciale faire de l’argent avec des données.
Je peux comprendre le 1) parce que je fais partie de la société civile et je suis partie prenant de l’Etat et je ne tolère pas le 2) car je n’ai aucune affiliaton avec société commerciale. »
Iceman a très bien répondu sur ce point. J’ajouterai simplement que je ne suis pas plus d’accord qu’un État pioche dans mes données qu’une entreprise commerciale. La différence : l’entreprise commerciale me prévient et me demande mon autorisation. Si je ne suis pas d’accord, je peux utiliser autre chose (GNU/Linux par exemple, en lieu et place de Windows, ChromeOS ou MacOS). Avec l’État, pas de choix. Si demain des extrémistes sont au pouvoir, je pense que vous serez beaucoup moins compréhensif avec votre 1).
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« Un réseau public ne veut pas dire un réseau ouvert au public, là aussi, tu fais une grosse confusion. »
Une fois de plus, j’ai l’impression que vous pensez que je suis d’accord avec cet état de fait. Bien entendu, j’aimerai que les choses soient différentes. Malheureusement, ce n’est pas le cas et à l’heure actuelle, toutes données qui sont diffusées même sous couvert d’anonymat ou sur des plateformes dites privés ne garantissent aucunement qu’un jour elles ne se retrouveront pas sur la place publique. Exemple : Google et Facebook sont clairs dans leurs CGU : en utilisant leurs services, vous leur donnez le droit de consulter vos données mais aussi de les réutiliser/publier en l’état ou modifiées.
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« Vos pplis consomment vos données tranquillement et avec votre consentement » : tu fais des généralités sur le comportement et le fait que les gens soient d’accord. En général, ils ne sont pas d’accord et ne savent pas comment faire autrement.
A mon humble avis, le problème est tout autre. La plupart des gens ne lisent pas vraiment ce que leur affiche leur écran. Il n’y a qu’à voir à l’installation des logiciels : Suivant, Suivant, Suivant, Terminé… Et hop, dans la foulée, ils ont installé Google Chrome et/ou une barre d’outils véreuse et foireuse. Bref, lorsqu’ils installent des applis sur leurs Smartphone/Tablette, ils ne lisent pas plus. C’est bien pour cela que j’en parle ici. Pour leur faire prendre conscience que dans beaucoup de cas, ils donnent leur autorisation aux fournisseurs de services pour exploiter leurs données.
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« Tu parles de réseaux sociaux en te gaussant qu’ils ne soient pas confidentels… je crois rêver. Remarque, peut etre y a t il des gens dans ton entourage qui pensent que FB, Instagram ou Twitter permettent la confidentalité, de quelle confidentialité parles-tu ? »
Sans vouloir m’avancer, je pense qu’une grande partie de mon entourage se contrefout de la notion de confidentialité tout simplement parce qu’elle n’en comprend pas les tenants et les aboutissants. Ou tout simplement parce qu’elle ne s’est jamais posée la question. Je pense que les utilisateurs de Facebook ne sont pas aussi informés qu’on le pense (cf. mon point précédent sur le fait que les internautes ne lisent pas les CGU). De quelle confidentialité je parle : la confidentialité vis-à-vis des fournisseurs de services qui, comme énoncé plus haut, se prennent le droit de réutiliser nos données tranquillement et, malheureusement, avec notre accord. Mais comme dit dans mon billet, c’est le revers de la médaille du tout gratuit (hors logiciels Libres, bien entendu).
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« Le procès de W10 est le même que celui fait à Gmail, Amazon ou FB, sauf que Windows occupe une situation monopolistique jamais vu sur les ordinateurs (bureau et portable, vente liée… etc) donc gros-gros souci à venir. »
Google a le monopole de la recherche en ligne et dispose d’encore plus d’informations sur les utilisateurs grâce à Android. Apple pompe les données de ses utilisateurs depuis des années. Ce n’est pas parce qu’il y a moins d’utilisateurs que c’est moins grave. Microsoft ne fait que rattraper son retard. Une fois de plus, le fait que j’énonce cet état de fait ne signifie pas que je le cautionne. D’autant plus que comme je le dis, Microsoft a au moins le « mérite » (ironie inside) de centraliser les paramètres de confidentialité et de les rendre compréhensibles. Il est beaucoup plus simple de verrouiller ses paramètres de confidentialité sous Windows que sous Android (à mon humble avis).
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« Que tu sois incapable de te passer des services de GAFAM ne regardent que toi, il ne faut pas en faire une impossibilité totale, incluant l’ensemble des internautes. »
A quel moment ai-je dit que c’était impossible pour l’ensemble des internautes de se passer des services des GAFAM. Je parlais de mon cas personnel, rien de plus. Si mon propos porte à confusion, ce n’était pas intentionnel.
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« La conclusion de ton billet, faire attention et utiliser des mots de passe solides, me semble en totale décalage avec le reste du billet. La conclusion aux problèmes de la viol de nos données privées serait plutot de chercher des alternatives, non ? »
Sur ce point-là, vous avez totalement raison. C’était très maladroit de ma part de parler des mots de passe à ce niveau-là. Il est vrai que placé comme ça, c’est totalement hors-sujet et ça prête à confusion. A vrai dire, le passage sur les mots de passe, je l’ai ajouté à la va-vite après avoir écrit le billet pour rappeler une règle fondamentale de sécurité qui faisait écho à mes propos sur le piratage des données. Mea culpa.
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« Ah si tu parles de Framasoft. Un début de solution donc…
Mais comme ton billet le fait sentir, ca fait des années que c’est comme ça alors laissez tomber les gars.
Bref peu de solutions et beaucoup de défaitisme. »
A quel moment suggère-je de laisser tomber ? Mon ton est peut-être un brin défaitiste mais comment ne pas l’être au train où vont les choses. Oui, je cite Framasoft car ils ont le mérite de proposer des solutions compréhensibles (ou presque) par le commun des mortels. A quoi bon envoyer les internautes non avertis sur des sites incompréhensibles et remplis de jargon technique.
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Enfin, si vous me permettez, et sauf erreur de ma part, j’ai cru déceler une certaine agressivité dans vos propos à l’égard de mon point de vue. J’aime les échanges qui font avancer le débat mais j’aime moins me sentir attaqué. Mon billet n’est certes pas parfait, loin de là, mais vaut-il la peine de piquer un coup de sang ? Je ne pense pas. En tout cas, sachez que je prends toujours énormément de plaisir à vous lire, que ce soit sur Diaspora* ou sur vos blog spirale.io.