Ce 5ème billet de la série « Brouillons oubliés » est l’un de mes plus anciens écrits. Je l’ai rédigé bien avant l’ouverture de ce blog en 2013 suite à la lecture d’un article comparant l’autonomie des appareils Apple à celle des appareils tournant sous Windows. Dans une certaine mesure, il est toujours d’actualités. Depuis longtemps, on oppose Windows à MacOS en prétendant que ce dernier est beaucoup plus performant. C’est sans doute vrai sur certains points, mais il est fallacieux d’affirmer cela sans apporter certaines précisions.
Je viens de lire un article sur l’autonomie maximisée des batteries des appareils Apple. Je ne pourrais citer le titre exact de l’article, et ça n’aurait de toute façon que très peu d’intérêt, mais en substance, ça donne : « L’autonomie des appareils Apple est meilleure que celle des appareils tournant sous l’OS de Microsoft ».
Vous constaterez que j’ai écrit « appareils Apple » d’un côté et « appareils tournant sous l’OS de Microsoft » de l’autre. Cette subtilité est très importante.
Apple, depuis son Apple II et son système d’exploitation Apple DOS, est à la fois constructeur et éditeur de logiciels. Comme vous le savez, ses OS sont conçus et optimisés pour un nombre très limité de configuration. Apple a donc une maîtrise totale de ses environnements matériels et logiciels. De ce fait, Apple fournit un produit fini d’une excellente qualité et surtout OPTIMAL, c’est indéniable !
Microsoft, quant à lui, est avant tout un éditeur de logiciels. Windows, pour ne citer que son système d’exploitation, tourne sur un très grand nombre de configurations. Il est d’ailleurs « vendu » pré-installé sur quasiment toutes les machines du marché. Beaucoup dénoncent d’ailleurs cette vente forcée. Mais c’est un autre débat…
L’objectif principal de Microsoft est d’imposer son OS afin de contrôler le marché mondial et ainsi de vendre ses autres produits dont la fameuse suite bureautique Microsoft Office qui reste encore aujourd’hui sa poule aux œufs d’or. Microsoft propose donc son OS aux constructeurs (Asus, Acer, HP, etc.) et ce sont eux qui vont travailler sur l’optimisation en sélectionnant les composants de la machine. Oui mais voilà, des configurations de machine, il en existe des millions (des milliards ?). Et Windows doit toutes les supporter. Fatalement, on ne peut alors espérer le même ratio d’optimisation que pour les machines Apple. Sans parler des « crapware » et autres « bloatware » pré-installés par les constructeurs. Il n’y a qu’à démarrer un PC HP pour se rendre compte de la catastrophe…
Ce qu’il y a d’assez grotesque, c’est que les utilisateurs d’Apple veulent convaincre les utilisateurs de Microsoft que c’est mieux chez eux, et vice-et-versa. Or, je ne pense pas que l’un soit meilleur que l’autre. Tout dépend de ses usages et surtout, de ses goûts.
Et GNU/Linux dans tout ça me direz-vous ?
Prenez Ubuntu, la distribution « reine ». Au fil des années, elle est devenue aussi lourde et consommatrice de batterie qu’un environnement Windows. En fait, si vous voulez optimiser votre expérience sur Linux, il vous faut mettre les mains dans le cambouis et partir sur une distribution comme Archlinux et sélectionner méticuleusement vos paquets afin de ne pas alourdir la machine. Bref, ce n’est pas accessible à tout le monde…
En 2018, le constat est le même. La seule différence est qu’aujourd’hui, Microsoft est également un constructeur reconnu pour sa gamme Surface qui n’a rien à envier à la gamme Apple. Les produits Microsoft et les produits Apple affichent d’ailleurs des niveaux d’autonomie assez proche.
Ces dernières années, ce même constat s’applique à nos chers smartphones. D’un côté, Apple et ces iPhone, de l’autre, tous les constructeurs déployant Android. Une fois de plus, les iPhone ne sont pas forcément plus performant, ils sont simplement beaucoup plus optimisés.
Enfin, je voudrais revenir sur le paragraphe dédié aux OS Libres que sont les distributions GNU/Linux. Ce paragraphe est trop caricatural voire fallacieux. Linux, tout comme Windows, supporte quasiment toutes les configurations de PC. Bien entendu, il peut arriver de tomber sur du matériel quelque peu exotique mais il sera toujours possible de le faire fonctionner pour peu que l’on sache comment s’y prendre. Pour en revenir à l’autonomie, certaines distributions font mieux que Windows et d’autres non. Mais une fois de plus, ce n’est pas imputable à Linux mais bel et bien aux multiples configurations qui sont prises en compte et plus ou moins optimisées. Aujourd’hui, Linux est clairement au même niveau que Windows et MacOs mais souffre d’une réputation de système réservé aux experts. En outre, son principal « défaut » est aussi sa principale qualité : sa diversité ! Windows, c’est Windows. MacOs, c’est MacOs. GNU/Linux, c’est Ubuntu, Archlinux, Solus, Fedora, OpenSuse, LinuxFromScratch, etc. Or difficile de se faire un nom quand justement, on a des centaines.
Je m’arrête-là pour ce billet mais je pense que vous avez compris où je voulais en venir : Aucun OS ne peut se prétendre supérieur car ils ont chacun leurs qualités et leurs défauts. Au final, le ou les meilleurs OS sont ceux que vous choisissez parce qu’ils vous conviennent, que vous y êtes à l’aise et « productif ».