Brouillon oublié : l’aventure du bépo

Illustration manuscrit

Brouillons oubliés

Deuxième billet de la série consacrée aux brouillons oubliés. Le sujet du jour : ma courte expérience d’apprenti bépoète.

En août 2015, j’ai tenté d’apprendre à taper en bépo. Je l’avais d’ailleurs indiqué dans un billet de la série En Vrac où j’annonçais également que j’allais publier un retour d’expérience « dans les prochains jours ». Je ne m’en souvenais plus mais j’avais bien écrit ce fameux billet. Je ne l’ai simplement jamais publié. Comme le dit l’expression : Mieux vaut tard que jamais.

 

Comme indiqué dans mon billet du 7 août dernier, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure du bépo. Le bépo est un mappage de clavier qui, contrairement à l’azerty, est optimisé pour la langue française et surtout, optimisé pour prévenir les risques de TMS (troubles musculosquelettiques).
Au niveau clavier, taper du bépo sur le TypeMatrix est un pur bonheur. Ce clavier est vraiment motivant. Par contre, taper du bépo sur les claviers avec les touches décalées (les claviers classiques) me posent un peu plus de soucis. En effet, l’alignement de certains claviers est réellement handicapant pour le bépo.
Je termine ma 3ème semaine au moment où je rédige ce billet (21/08/2015). Je vous propose donc une petite rétrospective de ces 3 dernières semaines.

 

Semaine 1 : Apprentissage des bases

 

 

Le bépo s’apprend progressivement. Mes doigts et mon cerveau étants conditionnés pour la frappe azerty, il me faut non seulement apprendre la nouvelle disposition du clavier, mais en plus acquérir de nouveaux réflexes. Les premiers exercices d’apprentissage (quelque soit le logiciel utilisé Klavaro, Ktouch, Bépodactyl) sont très simples et permettent d’apprendre en douceur.
La première semaine, ce n’est que ça. Apprendre la disposition et tenter d’être le plus précis possible. Sans précision, la vitesse n’est rien ! Bref, je m’entraîne de 30 à 45 minutes par jour… parfois une heure. Au-delà, la frappe devient pénible car mes doigts et mon cerveau ont tendance à rechercher les touches selon la disposition azerty. Comme je ne veux surtout pas forcer et risquer la frustration qui me ferait abandonner, je préfère arrêter les exercices quand j’arrive à ce stade.
Bilan : au bout d’une semaine, je suis assez à l’aise avec la ligne de base « auie, » et « ctsrn ». Pour les lignes du haut et du bas, c’est pas encore ça. Mais je m’accroche !

 

Semaine 2 : Dans le prolongement de la semaine 1

 

 

J’ai bien avancé dans l’apprentissage du clavier et je me surprends parfois à taper les lettres sans réfléchir. C’est bon signe. Mon cerveau commence à intégrer le bépo. Du coup, je prends confiance et je brûle les étapes… Malheureusement, si au niveau des exercices je suis assez à l’aise, au niveau des saisies réelles, je suis complètement à la ramasse. Pour l’instant, il m’est impossible de réfléchir à une phrase en la saisissant au fur et à mesure que les mots me viennent. Du coup, je dois réfléchir en amont ce qui freine considérablement ma frappe. Conséquence dramatique, la frustration arrive très vite. Je me fais violence pour me cantonner aux exercices. Mais tous les deux jours, c’est pareil. Je me sens pousser des ailes, je tente un switch en condition réelle et au bout de 20 minutes, c’est le drame. Bref, il faut absolument que j’arrête de tenter l’intentable.

 

Semaine 3 : Disposition du clavier intégrée !

 

 

Ca y est, je connais la disposition bépo par cœur. Je suis de plus en plus à l’aise avec les exercices mais je me trouve atrocement lent. C’est une réelle frustration pour moi. Je suis habitué à une vitesse de frappe assez élevée en azerty et je perds patience assez rapidement quand je tape en bépo. Les deux premières semaines, je ne faisais pas trop attention à ma vitesse de frappe car ce que je souhaitais avant tout, c’était intégrer la disposition. Cela étant fait, j’ai tendance à viser la vitesse alors que je devrais me concentrer sur la précision. Bref, je continue mes exercices aussi régulièrement que possible et j’ai parfois des petites phases de démotivation que je surmonte assez facilement pour l’instant. En effet, le confort de frappe sur le clavier TypeMatrix est tel que c’est une réelle carotte pour continuer cette aventure.

 

 

Bon, je vous laisse, j’ai des exercices de frappe qui m’attendent ^^

 

 

Bon, c’est ballot me direz-vous mais moi qui ne souhaitais pas abandonner par frustration, c’est exactement ce qui est arrivé. Les fameuses phases de démotivation que je surmontais soi-disant assez facilement auront eu raison de ma volonté de devenir bépoète.

Outre la démotivation, il y a un second facteur qui m’a fait tourner le dos au bépo : plus je m’habituais au bépo, plus j’avais du mal à revenir à l’azerty. Si bien qu’à un certain moment, j’avais l’impression d’être lent aussi bien en bépo qu’en azerty.

Enfin, ma vitesse de frappe d’azerty est telle aujourd’hui, que je ne ressens pas vraiment le besoin d’en changer. Je sais les risque de TMS mais pour le moment, je ne ressens aucune douleur donc je prends le risque. Je ne dis pas que je ne retenterai pas l’aventure du bépo à l’avenir, mais pour le moment, je n’en ressens ni l’envie, ni le besoin.